👉 La justice a condamné une mère à 8 mois de prison avec sursis pour avoir exposé ses enfants à des conditions de vie dangereuses. Moisissures, nuisibles, absence de chauffage : l’insalubrité peut constituer une infraction pénale. La loi impose aux parents de garantir un logement salubre. Cet article vous explique ce que risquent les responsables légaux, à quel moment les services sociaux ou le juge interviennent, et quels droits la justice reconnaît aux enfants.
Table des matières
Une affaire de maltraitance passive jugée à Nice
Le 3 juin 2025, le tribunal correctionnel de Nice a jugé une mère coupable d’avoir fait vivre ses enfants dans un logement insalubre. L’appartement présentait des moisissures, une humidité excessive, des installations électriques défectueuses et des déchets au sol. Les sanitaires ne fonctionnaient plus et l’environnement menaçait directement la santé des enfants.
L’école a signalé la situation après l’hospitalisation d’un des enfants pour des troubles respiratoires. Les services sociaux ont mené une enquête. La mère, en grande précarité, a reconnu ses difficultés mais n’a engagé aucune démarche pour assainir le logement.
Le tribunal a retenu la privation de soins, estimant qu’elle avait failli à son devoir de protection parentale.
Bon à savoir : L’article 371-1 du Code civil impose aux parents de protéger, éduquer et loger leurs enfants dans des conditions compatibles avec leur développement.
Que dit le droit sur les conditions de logement des enfants ?
Le Code civil et le Code de l’action sociale obligent les parents à fournir un logement :
- sécurisé et adapté à l’âge de l’enfant,
- équipé pour répondre aux besoins élémentaires (sommeil, hygiène, alimentation),
- exempt de tout risque immédiat pour la santé ou la sécurité.
Lorsqu’un logement ne remplit pas ces conditions, les autorités peuvent engager des poursuites pénales et des mesures de protection judiciaire.

Quelles infractions retient la justice en cas d’insalubrité ?
Les juges peuvent retenir plusieurs qualifications pénales, selon les circonstances :
- Mise en danger de la vie d’autrui (article 223-1),
- Privation de soins ou d’aliments par ascendant (article 227-15),
- Abandon moral ou matériel (article 227-17),
- Non-assistance à personne en danger, si l’adulte ignore un péril manifeste.
Dans le cas de Nice, la privation de soins a constitué le fondement de la condamnation.
Bon à savoir : L’absence d’intention malveillante ne suffit pas à exonérer le parent. La justice peut condamner sur la base du risque avéré pour l’enfant.
Qui peut alerter ? Et comment agir ?
Plusieurs personnes peuvent signaler une situation préoccupante :
- les enseignants,
- les professionnels de santé,
- les voisins ou membres de la famille.
Ils peuvent contacter la CRIP (cellule de recueil des informations préoccupantes) de leur département. En cas de danger immédiat, ils doivent saisir la police, le procureur ou le juge des enfants.
👉 À lire aussi : Écrire au juge des enfants

- les démarches entreprises (demande de relogement, alertes au bailleur),
- la volonté de coopérer avec les services sociaux,
- la capacité à accueillir un accompagnement éducatif.
- être protégé par le juge des enfants,
- être représenté par un avocat ou un tuteur ad hoc,
- recevoir une indemnisation si un tribunal reconnaît un préjudice.
- Vous êtes parent et poursuivi pour insalubrité ? Consultez un avocat en droit pénal.
- Vous êtes voisin, proche ou professionnel et vous souhaitez signaler une situation ? Faites-vous conseiller par un avocat en droit de la famille ou droit des mineurs.
- Une procédure de protection ou de placement est engagée ? Un avocat peut vous aider à défendre votre rôle parental ou les intérêts de l’enfant.
- Un logement insalubre peut entraîner une condamnation pénale pour le parent responsable.
- La mise en danger de l’enfant, même sans blessure, suffit à engager des poursuites.
- Des aides au relogement existent, mais le parent doit agir et coopérer.
- La justice protège l’enfant, parfois contre ses propres parents.
- Un avocat spécialisé peut faire la différence dans la procédure.
Et si le parent vit lui-même dans la précarité ?
Le juge prend en compte la situation économique et sociale du parent. Il vérifie :
La justice peut privilégier une mesure d’assistance éducative, voire une aide au logement, avant de prononcer une sanction pénale.
Bon à savoir : Vous pouvez signaler un logement insalubre à la mairie ou à l’ARS. L’ANAH ou les services sociaux peuvent vous accompagner pour engager des travaux ou trouver un relogement.
Les droits fondamentaux de l’enfant
La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) impose aux États de garantir un logement digne et une vie dans la sécurité. En France, un enfant peut :
👉 Pour mieux comprendre cette justice spécifique : Le droit des mineurs : une justice adaptée aux enfants et adolescents
Quand faire appel à un avocat ?
Vous êtes concerné par une procédure liée à l’insalubrité ou à la protection de l’enfance ? Prenez rendez-vous avec un avocat compétent en droit pénal ou en droit de la famille.
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