Dans une décision rendue en avril 2024, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la France pour ne pas avoir garanti à une victime de viol un accès réel à la justice. En cause : une plainte classée sans suite, une enquête jugée insuffisante, et une requalification des faits en agression sexuelle, sans procès. Cette affaire rappelle que les victimes peuvent contester ce type de décision, et que l’État a l’obligation d’enquêter sérieusement. Que faire si vous êtes dans cette situation sous l’ombre du code pénal agression sexuelle ? Cet article vous explique vos droits et les recours possibles.
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Ce que la CEDH reproche à la France dans cette affaire
Une femme avait porté plainte pour viol conjugal. Elle affirmait que son mari avait eu des rapports sexuels avec elle sans son consentement. La justice française a d’abord classé sa plainte, puis a requalifié les faits en agression sexuelle, sans aller jusqu’à un procès, mettant ainsi en question le respect du code pénal agression sexuelle.
La victime a saisi la CEDH, qui a jugé que la France avait violé l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme : le droit au respect de la vie privée, qui comprend le droit à une protection effective contre les violences sexuelles. Sous cette lumière, le code pénal sur l’agression sexuelle devient central.
👉 La Cour ne remet pas en cause l’indépendance des juges français. Ce qu’elle sanctionne, c’est le manque de sérieux de l’enquête et l’absence d’accès au juge en ce qui concerne les affaires liées au code pénal agression sexuelle.
Bon à savoir : L’article 8 oblige les États à prendre les mesures nécessaires pour protéger les victimes. Cela inclut une enquête rigoureuse, même en cas de doute ou de difficulté à prouver les faits.
Pourquoi cette décision vous concerne peut-être directement
Beaucoup de victimes se retrouvent dans une situation similaire :
- Une plainte classée sans suite,
- Une requalification des faits (le viol devient une « simple » agression sexuelle sous les termes du code pénal agression sexuelle),
- L’impression d’être ignorée, ou que « la justice ne veut pas savoir ».
Cette affaire montre qu’il est possible de contester une décision, y compris en allant devant une juridiction internationale comme la CEDH. Mais surtout, elle souligne l’importance d’être accompagné par un avocat spécialisé dès les premières étapes.

Requalification : ce que ça veut dire, et pourquoi ça peut être contesté
En droit français, le viol est défini comme un acte de pénétration sexuelle non consenti (article 222-23 du Code pénal). Si cette condition n’est pas établie, les juges peuvent requalifier les faits en agression sexuelle selon le code pénal agression sexuelle.
⚠️ Cette requalification est légale, mais elle peut empêcher la tenue d’un procès, même si les faits restent graves. Et elle est souvent vécue comme une forme de disqualification de la parole de la victime.
Bon à savoir : Une requalification injustifiée ou mal motivée peut être contestée. Elle ne signifie pas forcément la fin du dossier.
Quels sont vos recours si votre plainte est classée ou requalifiée ?
Vous n’êtes pas sans défense. Plusieurs options existent pour contester une décision du parquet ou relancer une procédure :
1. Faire un recours hiérarchique auprès du procureur général
Vous pouvez demander un réexamen du classement ou de la requalification. C’est un recours gratuit mais souvent peu utilisé.
2. Porter plainte avec constitution de partie civile
Cette démarche permet d’imposer l’ouverture d’une enquête par un juge d’instruction. Elle est souvent décisive quand le parquet refuse d’agir, influencé par le code pénal sur l’agression sexuelle.
Lisez notre fiche pratique : Contester une décision de justice : les 5 choses à savoir
3. Saisir la CEDH
Si vous avez épuisé tous les recours internes (appel, cassation…), vous pouvez saisir la CEDH dans un délai de 4 mois après la dernière décision définitive.
👉 Cette voie est plus longue, mais elle peut conduire à une condamnation de la France et à une indemnisation.
Bon à savoir : Vous devez être représenté·e par un avocat pour porter plainte avec constitution de partie civile ou saisir la CEDH.

- Indemniser la victime,
- Adapter sa jurisprudence pour éviter d’autres condamnations,
- Renforcer la formation des magistrats sur la gestion des violences sexuelles.
- Une plainte classée ou une requalification injuste n’est pas une fin en soi.
- La CEDH rappelle que l’État a l’obligation de protéger les victimes en menant une enquête sérieuse.
- Vous pouvez engager des recours concrets, à condition d’être bien conseillé et accompagné.
Cette décision peut-elle changer la loi en France ?
La CEDH ne modifie pas directement les lois nationales, mais ses décisions s’imposent aux États. La France devra :
👉 Cette affaire pourrait inciter à mieux motiver les classements et à garantir un vrai accès à l’instruction, y compris dans les dossiers complexes.
Ce qu’il faut retenir
Votre plainte a été classée ? Vous ne comprenez pas la décision rendue ? Contactez un avocat en droit pénal pour faire valoir vos droits dès maintenant.
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