L’affaire Magali Berdah marque un tournant : six internautes condamnés à de la prison ferme pour cyberharcèlement, certains pour un seul message haineux. Cette décision historique confirme que chaque attaque en ligne peut désormais mener devant les tribunaux. Que dit précisément la loi sur le cyberharcèlement ? Quelles démarches entreprendre si vous subissez des attaques répétées ? Comment le numéro 3018 peut-il vous aider concrètement ? Et pourquoi un avocat spécialisé devient-il indispensable ? Ce guide pratique répond à toutes vos questions avec des solutions concrètes pour faire valoir vos droits.
Table des matières
Le cyberharcèlement devient un délit lourdement sanctionné par la justice
Le cyberharcèlement est défini par l’article 222-33-2-2 du Code pénal comme un harcèlement commis par voie numérique ayant pour effet de dégrader les conditions de vie de la victime.
Trois conditions doivent être réunies :
- La répétition : plusieurs messages de la même personne OU plusieurs personnes agissant successivement (harcèlement en meute)
- L’utilisation d’un moyen numérique : réseaux sociaux, messageries, forums, jeux en ligne
- Une dégradation des conditions de vie : anxiété, dépression, isolement social, troubles du sommeil
Les sanctions sont désormais sévères :
- 2 ans d’emprisonnement et 15 000 € d’amende dans le cas général
- 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende si la victime est mineure, en situation de vulnérabilité, ou si les faits ont causé une incapacité totale de travail
Bon à savoir : Depuis la loi du 3 août 2018, participer à un harcèlement collectif constitue une infraction, même en n’envoyant qu’un seul message.
Pourquoi l’affaire Berdah change tout pour les victimes de cyberharcèlement
Le 30 avril 2025, le tribunal correctionnel de Paris a condamné six internautes pour avoir harcelé l’influenceuse Magali Berdah. Cette décision est révolutionnaire car :
- Elle brise le mythe de l’anonymat numérique : des personnes utilisant des pseudos ont été identifiées et condamnées à des peines allant jusqu’à 8 mois de prison ferme.
- Elle reconnaît la responsabilité individuelle dans un harcèlement collectif : certains condamnés n’avaient envoyé qu’un ou deux messages, mais dans un contexte où Magali Berdah recevait 500 000 messages haineux.
- Elle établit un précédent juridique fort : désormais, chaque message de haine peut être retracé jusqu’à son auteur et donner lieu à des poursuites pénales.

Que faire immédiatement si vous subissez du cyberharcèlement
1. Constituez un dossier de preuves solide
Votre priorité absolue : documenter chaque attaque pour pouvoir prouver le harcèlement devant la justice.
Méthode efficace pour les captures d’écran :
- Photographiez l’écran entier avec votre téléphone (plus fiable qu’une capture)
- Vérifiez que le nom de l’auteur, la date, l’heure et le contenu sont visibles
- Sauvegardez aussi les profils des harceleurs avant qu’ils ne les suppriment
- Conservez les notifications reçues sur votre téléphone
Pour des preuves incontestables, faites appel à un huissier de justice qui établira un constat informatique. Ce document aura une valeur probante maximale devant le tribunal.
2. Le numéro 3018 offre une aide spécialisée pour les jeunes victimes
Le 3018 est le numéro national d’information pour les victimes de violences numériques, particulièrement efficace pour les mineurs et jeunes adultes (jusqu’à 25 ans).
Services proposés gratuitement :
- Écoute et conseil par des psychologues et juristes spécialisés
- Suppression accélérée des contenus malveillants sur les plateformes
- Accompagnement juridique pour comprendre vos droits
- Application mobile pour stocker vos preuves dans un coffre-fort numérique sécurisé
Accessible 7j/7 de 9h à 23h, appel gratuit et confidentiel
L’avantage du 3018 : les plateformes comme Instagram, TikTok ou Snapchat traitent en priorité les signalements transmis par ce service officiel.
Bon à savoir : L’application 3018 permet de réaliser un auto-diagnostic de votre situation et de contacter directement un professionnel en cas d’urgence.
Comment porter plainte efficacement contre vos harceleurs
1. Déposez plainte même sans connaître l’identité des auteurs
Vous pouvez porter plainte « contre X » (contre personne inconnue) au commissariat, en gendarmerie ou par courrier au procureur de la République.
Les enquêteurs disposent de moyens techniques pour identifier les auteurs :
- Géolocalisation des adresses IP
- Réquisitions auprès des plateformes numériques
- Analyse des métadonnées des messages
Documents à apporter :
- Toutes vos captures d’écran classées chronologiquement
- Certificats médicaux si vous avez consulté (médecin, psychologue)
- Témoignages écrits de proches ayant constaté votre état
2. Multipliez les signalements pour accélérer les suppressions
Sur chaque plateforme concernée :
- Utilisez les boutons « Signaler » sous chaque contenu malveillant
- Bloquez immédiatement les comptes toxiques
- Activez tous les filtres de protection disponibles
Sur la plateforme PHAROS :
- Signalement officiel auprès du gouvernement
- Suivi possible de votre dossier
- Transmission automatique aux services enquêteurs
Découvrez notre guide complet « Nos conseils pour porter plainte en cas d’atteinte au droit à l’image«

- Évaluer la solidité juridique de votre dossier
- Rédiger une plainte avec constitution de partie civile pour accélérer l’enquête
- Obtenir des mesures d’urgence (référé) pour faire supprimer les contenus en 24-48h
- Chiffrer précisément le préjudice subi pour demander des dommages-intérêts adaptés
- Vous représenter devant le juge d’instruction
- Solliciter des expertises techniques complémentaires
- Négocier une médiation pénale si approprié
- Plaider votre cause devant le tribunal correctionnel
- Démontrer l’ampleur du préjudice subi
- Obtenir la condamnation pénale ET l’indemnisation civile
- Le préjudice moral (souffrance psychologique)
- Les frais médicaux et thérapeutiques
- La perte de revenus si vous avez dû arrêter de travailler
- Le préjudice à votre réputation professionnelle
- Répondre aux provocations : vous risquez d’être accusé de réciprocité
- Supprimer les messages reçus : vous détruisez vos preuves principales
- Attendre plusieurs mois : les contenus et comptes peuvent disparaître
- Minimiser l’impact psychologique : documentez votre souffrance médicalement
- Gérer seul(e) la procédure : le droit pénal nécessite une expertise technique
- 3018 : Violences numériques (7j/7, 9h-23h)
- 3020 : Harcèlement scolaire (lundi-vendredi 9h-20h, samedi 9h-18h)
- 119 : Enfance en danger (24h/24)
- 3114 : Prévention du suicide (24h/24)
- internet-signalement.gouv.fr (PHAROS)
- e-enfance l’association de protection de l’enfance sur internet (conseils et chat en direct)
- Association e-Enfance (protection des mineurs)
- Respect Zone (lutte contre les violences numériques)
Pourquoi un avocat spécialisé devient indispensable dans votre combat
Un accompagnement juridique sur-mesure dès le dépôt de plainte
Un avocat en droit pénal maîtrise parfaitement la procédure de cyberharcèlement et peut :
Avant le procès :
Pendant la procédure :
Au procès :
Protection de vos intérêts financiers et réparation du préjudice
L’avocat calcule et réclame des dommages-intérêts couvrant :
Les montants accordés par les tribunaux augmentent : dans l’affaire Berdah, certains harceleurs devront verser plusieurs milliers d’euros de dommages-intérêts.
Les erreurs qui peuvent ruiner votre dossier de cyberharcèlement
Bon à savoir : Un dépôt de plainte tardif n’empêche pas les poursuites, mais complique la collecte de preuves. Agissez dès les premiers signaux de harcèlement répété.
Ressources d’aide et numéros d’urgence pour les victimes
Numéros spécialisés gratuits :
Plateformes officielles en ligne :
Associations spécialisées :
Agissez maintenant pour faire respecter vos droits
Le cyberharcèlement constitue un délit pénal grave passible de prison ferme, comme l’a confirmé l’affaire Berdah. La justice dispose désormais d’outils efficaces pour identifier et condamner les harceleurs, même anonymes.
Vos droits sont réels et protégés par la loi. Chaque attaque subie peut donner lieu à réparation financière en plus de la condamnation pénale de vos agresseurs.
L’aide existe à tous les niveaux : numéros gratuits, plateformes de signalement, et surtout accompagnement juridique spécialisé pour obtenir justice rapidement.
Vous subissez du cyberharcèlement ?
Contactez immédiatement un avocat en droit pénal pour évaluer votre situation et déposer plainte dans les meilleures conditions. La première consultation permet d’évaluer vos chances de succès et les dommages-intérêts possibles.
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