Le licenciement disciplinaire sanctionne une faute commise par un salarié. Il repose sur une procédure stricte, à ne pas confondre avec d’autres types de licenciement. En cas d’erreur de procédure, le licenciement peut être annulé. Faute simple, grave ou lourde : chaque degré implique des conséquences différentes, tant pour le salarié que pour l’employeur. Des recours sont possibles si les droits du salarié ne sont pas respectés. 👉 Voici comment éviter les pièges.
Qu’est-ce qu’un licenciement disciplinaire et dans quels cas s’applique-t-il ?
Le licenciement disciplinaire intervient lorsqu’un salarié commet une faute professionnelle.
A la différence d’un licenciement économique ou pour inaptitude, ce type de rupture du contrat repose exclusivement sur un comportement fautif.
Il peut s’agir d’un cas d’insubordination, de négligence, ou encore de retards répétés.
Table des matières
C’est une sanction lourde, qui doit respecter un formalisme très strict. Sans cela, l’employeur prend le risque de voir le licenciement requalifié par les prud’hommes.
Exemple : un employé quitte son poste sans autorisation pendant plusieurs jours. Si l’employeur souhaite le sanctionner par un licenciement, il devra entamer une procédure rigoureuse et justifier la gravité des faits.
Quels motifs peuvent justifier un licenciement disciplinaire ?
Les motifs les plus courants sont :
- L’insubordination (refus d’exécuter une tâche)
- Les absences injustifiées
- Le non-respect des consignes de sécurité
- Des insultes ou comportements violents
- Le vol ou la fraude
Tout comportement fautif ne justifie pas nécessairement un licenciement. Il doit y avoir une proportionnalité entre la faute et la sanction.
Type de comportement | Gravité potentielle | Exemples |
---|---|---|
Retards répétés | Faute simple ou grave (selon contexte) | Retard systématique malgré avertissements |
Abandon de poste | Faute grave | Absence sans justification pendant plusieurs jours |
Vol en entreprise | Faute lourde | Détournement de matériel ou d’argent |

Faute simple, grave ou lourde : quelles différences ?
La classification de la faute détermine les conséquences du licenciement :
- Faute simple : manquement léger (ex. : un oubli ponctuel). Peut entraîner un licenciement avec préavis et indemnités.
- Faute grave : comportement incompatible avec le maintien du salarié dans l’entreprise (ex. : abandon de poste, insultes). Rupture immédiate, sans préavis ni indemnités.
- Faute lourde : intention de nuire à l’employeur (ex. : sabotage, vol). Pas de préavis ni indemnités, même de congés payés.
Cette distinction est essentielle (voir définitions sur service-publique.fr). En cas de contentieux, le juge examinera si la qualification retenue est justifiée.
Quelle est la procédure à suivre pour un licenciement disciplinaire ?
Voici les étapes que l’employeur doit suivre impérativement :
- Convocation à un entretien préalable
Lettre envoyée au salarié précisant les faits reprochés, la date et l’heure de l’entretien, et la possibilité d’être assisté. - Entretien préalable
Le salarié peut donner sa version des faits. L’employeur doit écouter avec objectivité, sans avoir déjà pris sa décision. - Notification du licenciement
La lettre doit être envoyée dans un délai compris entre 2 jours ouvrables et 1 mois après l’entretien. Elle doit détailler les faits, les justifications du licenciement et respecter un formalisme strict.

- Oublier de respecter le droit à la défense
Ne pas permettre au salarié de se faire assister lors de l’entretien préalable. - Ignorer les délais légaux
Une lettre de licenciement envoyée trop tard rend la sanction caduque. - Manque de preuves
L’employeur doit fournir des éléments concrets (mails, témoignages, rapports). - La faute n’est pas établie
- La procédure n’a pas été respectée
- La sanction est disproportionnée
- Lire attentivement la lettre de convocation et vérifier les délais
- Se faire assister lors de l’entretien préalable
- Demander une copie de son dossier personnel
- Conserver tous les échanges écrits (mails, lettres, SMS)
- Contacter rapidement un avocat en droit du travail
Quelles erreurs peuvent invalider un licenciement disciplinaire ?
Les plus fréquentes sont :
Quels recours pour un salarié licencié ?
Un salarié peut contester son licenciement disciplinaire s’il estime que ses droits n’ont pas été respectés. Plusieurs options sont possibles :
Saisir le conseil de prud’hommes
Le salarié peut saisir cette juridiction spécialisée pour faire reconnaître l’irrégularité ou l’injustice de son licenciement. Il doit agir dans un délai d’un an à compter de la notification.
Lors de l’audience, il pourra présenter des éléments prouvant que :
Utiliser la médiation
La médiation permet d’éviter un procès long et conflictuel. Elle se déroule avec un médiateur neutre, souvent recommandé dans le cadre de l’accord de rupture.
Recourir à une commission paritaire
Certaines conventions collectives prévoient un recours auprès d’une instance paritaire avant toute procédure judiciaire. Ce mécanisme est utile pour éviter l’escalade d’un conflit.
L’importance des preuves
En l’absence de documents prouvant les faits reprochés, le juge pourra considérer le licenciement comme injustifié (voir justice.fr). Attention, le salarié doit, lui aussi, documenter sa défense (mails, attestations, échanges).
À noter : Une majorité des litiges en matière de licenciement disciplinaire sont jugés en faveur des salariés, notamment en cas d’irrégularités de procédure.
Les 5 réflexes à avoir en cas de licenciement disciplinaire
Ce qu’il faut retenir en cas de licenciement disciplinaire
Le licenciement disciplinaire n’est pas un simple avertissement renforcé mais c’est une procédure lourde qui peut coûter cher si elle est mal conduite. Pour l’employeur, il est vital de bien qualifier la faute, respecter les délais, documenter les faits et garantir les droits du salarié.
Pour le salarié, contester un licenciement injustifié est possible. Encore faut-il agir rapidement et avec les bons arguments. Face à ce type de procédure, mieux vaut ne pas rester seul.
Besoin d’un accompagnement ? Consulter un avocat en droit du travail est souvent la meilleure décision pour éviter ou corriger les erreurs.
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