Jugement accéléré, sanctions renforcées dès 13 ans, levée possible de l’excuse de minorité pour les crimes graves… La réforme Attal, adoptée en mai 2025, transforme en profondeur la justice des mineurs. Désormais, les adolescents peuvent être jugés dans un délai de 3 à 6 mois, condamnés à un placement en centre fermé ou à un bracelet électronique, et dans certains cas traités comme des majeurs. Mais leurs droits restent garantis, à condition d’être bien défendus. Voici ce que les familles doivent absolument savoir pour comprendre cette nouvelle justice, agir vite et protéger leur enfant.
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La justice des mineurs devient plus rapide : jugements sous 6 mois
Avant la réforme, les délais entre les faits reprochés et le jugement pouvaient dépasser un an. Cela nuisait à l’efficacité des sanctions, souvent jugées trop tardives pour être utiles ou comprises.
La réforme impose désormais :
- un jugement en 3 mois pour les délits graves (violences, vols aggravés, etc.),
- un jugement sous 6 mois pour les autres infractions,
- une audience unique pour décider à la fois de la culpabilité et de la sanction.
L’objectif : rendre la réponse pénale plus lisible, plus rapide et plus dissuasive, sans sacrifier l’accompagnement éducatif.
Bon à savoir : En cas de flagrant délit ou de récidive, un jugement immédiat peut être décidé, comme pour un adulte.
Des sanctions plus dures dès 13 ans
Avec cette réforme, les peines lourdes ne sont plus réservées aux plus de 16 ans. Désormais, dès 13 ans, un mineur peut :
- être placé dans un centre éducatif fermé (CEF),
- être soumis à un bracelet électronique,
- être placé en détention provisoire, sous conditions.
Ces mesures visent les violences graves ou répétées, les multirécidivistes, ou les jeunes identifiés comme dangereux.
Bon à savoir : Même si la prison ferme reste exceptionnelle, elle devient possible dès 13 ans si le juge estime que le mineur a agi avec discernement.

L’excuse de minorité n’est plus automatique pour les crimes graves
L’excuse de minorité permettait jusque-là de réduire de moitié la peine encourue par un mineur. Ce principe fondamental du droit pénal des mineurs visait à reconnaître leur immaturité.
Désormais :
- Elle n’est plus appliquée automatiquement aux mineurs de plus de 16 ans pour les crimes les plus graves (meurtre, viol, actes de torture…),
- Le juge peut la lever s’il estime que l’adolescent a pleinement conscience de ses actes et fait preuve d’une violence particulière.
Résultat : un mineur peut être condamné comme un adulte, avec les mêmes peines (jusqu’à 30 ans de réclusion dans les cas extrêmes).
Bon à savoir : Ce changement ne concerne que les crimes graves. Pour les autres infractions, l’excuse de minorité continue de s’appliquer.
Quels droits sont maintenus pour les jeunes et les familles ?
La justice reste fondée sur une approche éducative, même si la sanction prend plus de place. Le cadre légal continue de garantir :
- la présence obligatoire d’un avocat dès la garde à vue,
- l’information des parents à chaque étape (auditions, convocations, décisions),
- l’intervention de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).
Le juge des enfants garde un rôle clé, avec une vision globale du parcours du mineur : environnement familial, scolarité, récidive, santé mentale…
Bon à savoir : Si les parents sont absents ou défaillants, un tuteur ad hoc ou un avocat désigné peut représenter l’enfant.

- être placé en garde à vue dans les mêmes conditions qu’un majeur,
- se voir imposer un contrôle judiciaire strict (pointage, interdiction de lieu),
- être jugé en quelques mois après les faits,
- être placé dans un centre fermé, même sans condamnation définitive.
- convocation au commissariat ou au tribunal,
- placement en garde à vue,
- demande d’expertise ou d’enquête éducative,
- menace de placement, de détention provisoire, ou de contrôle judiciaire.
- intervenir dès la garde à vue,
- préparer la défense avant l’audience unique,
- proposer des solutions éducatives en alternative à la prison,
- contester la levée de l’excuse de minorité.
- Assister à toutes les auditions ou audiences,
- Demander à consulter le dossier (via l’avocat),
- Ne pas hésiter à poser des questions au juge ou au greffe,
- Demander un soutien éducatif ou psychologique si besoin.
- La réforme Attal accélère les procédures et rend possibles des sanctions lourdes dès 13 ans.
- L’excuse de minorité peut être levée à partir de 16 ans pour certains crimes.
- Le juge des enfants conserve une approche éducative, mais les délais plus courts exigent une défense efficace et rapide.
- Un avocat spécialisé en droit des mineurs est indispensable pour garantir les droits du jeune et éviter des conséquences lourdes.
Quels sont les nouveaux risques pour les adolescents ?
Un jeune de 14 ou 15 ans peut désormais :
Ce rythme accéléré peut laisser peu de place à la défense si les familles ne sont pas préparées ou mal conseillées.
Bon à savoir : Il est fortement conseillé de consulter un avocat spécialisé, car un avocat généraliste ne maîtrise pas toujours les spécificités du droit des mineurs.
Quand consulter un avocat en droit des mineurs ?
Dès le moindre signal, il faut consulter un avocat spécialisé :
Un avocat expérimenté peut :
Votre enfant est convoqué ou interpellé ?
Contactez immédiatement un avocat en droit pénal des mineurs pour éviter une sanction injuste ou disproportionnée.
Et les parents ? Quels réflexes adopter ?
Beaucoup de familles sont prises au dépourvu : convocations tardives, dossiers non accessibles, incompréhension du langage judiciaire…
Voici les bons réflexes :
Une convocation en commissariat, même pour une audition simple, peut avoir des conséquences sérieuses.
👉 Consultez notre guide pratique : Convocation pour audition au commissariat : 7 infos à connaître
Ce qu’il faut retenir
Bon à savoir : Pour comprendre le texte de loi, retrouvez le détail de la réforme sur vie-publique.fr
👉 Pour mieux comprendre le fonctionnement global de cette justice spécifique, lisez notre article : Le droit des mineurs : une justice adaptée aux enfants et adolescents
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